Création d’entreprise, des conseils pour mettre les banques de votre côté
Dans la plupart des cas, la création d’une entreprise nécessite d’investir des capitaux. Pour obtenir des fonds, les banques sont des acteurs quasiment incontournables. Encore faut-il savoir les convaincre de la viabilité de votre projet. Voici quelques points importants à connaître.
C’est une étape qui peut paraitre tout à fait banale et peu de créateurs le savent, mais l’ouverture d’un compte bancaire est une obligation lors de sa création d’entreprise. Seuls les autoentrepreneurs sont exemptés de cette obligation.
Cependant, depuis janvier 2015, ces derniers doivent séparer les transactions privées des opérations professionnelles en créant un compte propre à leur activité. L’idée étant d’éviter toute confusion comptable et fiscale.
Quel type de financement et quelle part peuvent octroyer les banques ?
Au moment de créer une entreprise, le besoin de financement impose généralement d’obtenir un prêt bancaire. Mais avant de se lancer dans les démarches, il convient de bien appréhender ce que les banques peuvent généralement octroyer ou non. Un point essentiel à prendre en compte tient au fait que les établissements bancaires ne prennent pas de risques inconsidérés. Un prêt sera plus facilement accordé si cela concerne des biens matériels, comme des locaux ou des machines. D’autre part, une banque ne financera pas la totalité d’un projet. 80 % du financement, telle est habituellement la limite qu’un banquier ne dépassera pas. A noter qu’il est préférable de demander un prêt légèrement supérieur au coût estimé du projet. En cas d’imprévu, cela permet de s’appuyer sur une réserve de trésorerie. Enfin, sachez que le prêt bancaire peut prendre deux formes : un crédit-bail qui implique que la banque est propriétaire du bien financé, ou le prêt classique.
Se présenter face à la banque avec un dossier solide
Cela peut paraître évident, mais il est impératif de bien préparer son dossier pour avoir une chance d’obtenir un crédit. Élaborer un business plan cohérent est un point fondamental. Les banquiers ont besoin d’avoir une visibilité chiffrée concernant votre projet. Un business plan détaillé et réaliste est un gage de sérieux et de crédibilité. Ce business plan doit comporter une vision à moyen terme (estimation du chiffre d’affaires sur au moins trois ans), la capacité d’autofinancement, un plan de trésorerie, le seuil de rentabilité et les prévisions de remboursement. Votre dossier doit aussi présenter un plan marketing. Ce plan va évoquer le créateur d’entreprise (expérience, parcours), une description précise du projet en lui-même, une étude de marché pour confirmer la viabilité du projet, mais aussi indiquer quels seront le budget de la société et sa forme juridique.
Soigner sa présentation
Si le dossier de demande de prêt doit être bien conçu, votre présentation est également un point très important. Venir à un entretien en bleu de travail n’est pas forcément recommandé. Comme souvent lors d’une négociation, les apparences ont leur importance, tout comme le fait d’arriver à l’heure et d’user des formules de politesse habituelles. Plus subtilement, il peut être intéressant de se familiariser avec le langage des banquiers. En employant des termes très professionnels, vous inspirez confiance à votre interlocuteur. Vous devez aussi vous préparer à affronter un feu assez nourri de questions en tous genres. C’est dans cette optique que vous devez préparer minutieusement votre entretien. N’hésitez pas à répéter la présentation de votre dossier chez vous. Tout maîtriser sur le bout des doigts est un atout prépondérant. Si jamais vous vous sentez en difficulté, vous pouvez faire appel à un conseiller. Il peut vous aider à améliorer votre présentation, voire vous accompagner lors de vos rendez-vous.
Faire jouer la concurrence et négocier le coût de l’emprunt
Si les banques font attention au moment d’accorder un crédit, elles sont néanmoins demandeuses puisque cette opération peut leur rapporter de l’argent. Dès lors, il est non seulement possible mais recommandé de faire jouer la concurrence. Si plusieurs banquiers sont prêts à vous suivre dans votre projet, vous pourrez ainsi choisir celui qui vous accorde les meilleures conditions, voire obtenir des accords plus avantageux. C’est lors de cette étape que vous devez faire preuve de talents de négociateur. Lors d’une demande de crédit, il est en effet possible de négocier sur de nombreux points. Cela peut concerner le montant et le taux du crédit, mais aussi les frais annexes, les modalités de fonctionnement du compte ou encore les garanties. Votre rôle de client peut ainsi vous amener à réduire le coût de votre emprunt et faciliter la création de votre entreprise.
Que faire en cas de refus de la banque ?
Même avec un dossier solide, une bonne présentation et des fonds propres suffisants, il n’est malheureusement pas rare d’essuyer un refus de la banque lors d’une demande de crédit. A l’heure actuelle, les établissements bancaires se montrent parfois frileux car ils prennent un risque en vous prêtant de l’argent. En cas de refus, il convient de ne pas se décourager. Il reste la possibilité de contacter une autre banque et de retenter sa chance. Il est aussi envisageable de contacter des structures à même de vous aider et de renforcer votre dossier. Vous pouvez notamment contacter le Réseau Entreprendre ou d’autres plateformes locales, voire les instances de votre département. Autre solution, faire appel au médiateur du crédit par le biais d’internet. Cet organisme a pour mission de défendre les intérêts des entrepreneurs et peut négocier directement avec les banques.
Quelques astuces pouvant servir lors de la négociation avec une banque
Prenez soin d’expliquer à votre interlocuteur que vous souhaitez travailler de concert avec lui, que vous allez former une équipe gagnante. Soyez toujours professionnel, ne montrez pas de trop grands signes d’enthousiasme ou de découragement. Une attitude neutre et posée est rassurante. Dans le même ordre d’idée, n’abordez pas les contraintes que votre projet risque d’avoir sur votre vie personnelle. Tant qu’une proposition faite par le banquier n’a pas été signée, ne refusez rien. Il faut considérer qu’une proposition correspond à une ouverture au dialogue et à la négociation. Il ne faut donc jamais se braquer, mais garder son calme et reprendre la discussion. Enfin, même si cela paraît évident, restez toujours courtois, ne baissez pas les yeux pour ne pas montrer un signe de faiblesse et n’oubliez jamais de serrer la main de votre interlocuteur. Si la banque est un organisme impersonnel, le banquier est lui un être humain qui va réagir plus ou moins favorablement selon le « feeling » qu’il ressent en votre présence.
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