Comment se financer et se faire accompagner ?

 

 

Outre le traditionnel apport personnel, qui est rarement suffisant, il existe plusieurs moyens pour financer une création d’entreprise. Du crowdfunding à la levée de fonds, en passant par de nombreuses aides disponibles ou l’expertise d’un conseiller financier, voici quelques conseils pour mieux appréhender cette question essentielle.

L’apport personnel, une base essentielle pour créer une entreprise

Si vous souhaitez créer votre propre entreprise, sachez que financer une partie de votre projet par un apport personnel est une condition incontournable. En effet, l’investissement d’une partie de vos fonds propres indique clairement l’engagement de l’entrepreneur et permet aux autres investisseurs, notamment les banques, d’avoir confiance dans ce projet. Il faut avoir conscience que plus l’apport personnel est élevé, moins vous êtes dépendant des autres investisseurs qui pourraient se retrouver majoritaires et, à terme, vous écarter. Légalement, aucun minimum n’est requis concernant l’apport personnel, mais il est très vivement conseillé que celui-ci atteigne au moins 30 % du coût total. Ce taux peut parfois être inférieur si le projet concerne une entreprise ayant un facteur risque limité, voire supérieur pour des idées moins conventionnelles ou des secteurs très concurrentiels. Attention toutefois à ne pas investir la totalité de vos fonds propres dès le départ afin de conserver une marge de sécurité.

Le crowdfunding, une manière innovante de financer un projet

Il est fréquent qu’un créateur d’entreprise fasse appel à ses proches pour financer tout ou partie d’un projet de création d’entreprise. Depuis le milieu des années 2000, cette solution pour trouver des fonds a pris un nouveau visage avec l’arrivée du crowdfunding. Concrètement, il s’agit de collecter de l’argent auprès d’investisseurs extérieurs en se servant d’Internet pour faire connaitre son projet et ses besoins. Généralement, le crowdfunding s’adresse à des investisseurs privés dont l’apport est le plus souvent modeste. Pour réussir votre campagne de crowdfunding, il est donc impératif de toucher un large public et d’avoir un projet fiable et bien construit à présenter. À noter que le financement par le biais du crowdfunding peut prendre la forme de dons, mais qu’il peut aussi s’agir de prêts avec ou sans intérêts, voire d’un investissement direct qui implique d’octroyer une part du capital aux néo-actionnaires.

Ouvrir le capital de l’entreprise avec une levée de fonds

La levée de fonds est un moyen de trouver des solutions de financement extérieures autres que les traditionnels prêts bancaires. Cette méthode, qui consiste à ouvrir une partie du capital de l’entreprise à des actionnaires extérieurs, s’applique essentiellement aux entreprises innovantes à fort potentiel de développement. Ainsi, si vous souhaitez créer une start-up, la levée de fonds peut se révéler une solution adéquate. La famille et les proches peuvent prendre part à une levée de fonds, mais généralement, pour des sommes plus importantes, ce sont les business angels qui doivent être ciblés. Il s’agit d’investisseurs extérieurs qui s’engagent généralement à hauteur de 5 000 à 500 000 €. Au-delà, il faut faire appel à des fonds d’investissement. Autant dire que si vous souhaitez effectuer une levée de fonds, vous devrez présenter un projet solide et bien construit pour convaincre les investisseurs potentiels.

Le conseiller bancaire, un acteur incontournable

Apport personnel, crowdfunding et levée de fonds constituent autant de possibilités de financement, mais dans l’immense majorité des cas il est nécessaire de s’adresser à un conseiller bancaire afin d’obtenir un prêt. Interlocuteur quasiment incontournable, le conseiller bancaire va étudier de très près la faisabilité du projet, les risques encourus, mais aussi le parcours du créateur d’entreprise. Il est donc essentiel de bien se préparer à cette rencontre et notamment d’établir un business plan détaillé et cohérent. Pour cela, vous pouvez faire appel à un expert-comptable qui vous permettra d’obtenir de précieux conseils avant de vous présenter face à un banquier. Une expérience professionnelle dans le secteur d’activité ciblé est également un plus indéniable. Et si jamais vous essuyez un refus lors de votre demande de prêt, n’hésitez pas à demander les raisons précises, afin de pouvoir corriger vos erreurs lors d’une prochaine demande.

Faire appel à des aides financières

Il existe de très nombreuses possibilités pour obtenir des aides à la création d’entreprise. Pour vous aider et vous accompagner dans votre projet, il est donc très important de se renseigner sur les possibilités qui s’offrent à vous en la matière. Parmi les aides financières les plus courantes, on peut citer les prêts d’honneur à taux zéro. D’un montant variable, ils peuvent être accordés par des entreprises, des filiales d’entreprises ou des réseaux de création d’entreprise comme les Plateformes Initiative ou le Réseau Entreprendre. Dans certaines régions, le dispositif Nacre (Nouvel accompagnement pour la création d’entreprise) est également disponible et son montant varie de 1 000 à 10 000 €. Il est aussi possible de contacter Bpifrance, une banque publique d’investissement qui peut apporter une garantie bancaire d’un montant maximal de 200 000 €.

Les aides sociales pour les demandeurs d’emploi

Si vous êtes demandeur d’emploi et que vous souhaitez créer votre entreprise, sachez qu’il existe deux formes d’aides sociales à votre disposition. Dans un premier temps, il est possible de bénéficier de l’ACCRE ou Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise. Concrètement, cette aide consiste en une exonération des charges sociales durant les douze premiers mois de votre activité. À noter tout de même que, dans ce cadre,  la CRDS et la CSG ne sont pas exonérées. Cette aide est également accessible aux personnes accessibles à des emplois-jeunes, les créateurs d’entreprise en zone urbaine sensible, aux personnes licenciées après une procédure de sauvegarde, une liquidation ou un redressement judiciaire et qui souhaitent reprendre leur entreprise. Si vous avez obtenu l’ACCRE et que vous êtes demandeur d’emploi, il est aussi possible de percevoir l’ARCE (Aide à la Reprise ou Création d’Entreprise). Celle-ci est constituée de 45 % du montant des allocations chômage dues et elle est versée en deux fois. Le premier versement intervient à la création de l’entreprise et le second six mois plus tard.

Les aides fiscales à connaitre

Il est possible de bénéficier d’une réduction d’impôt pour souscription au capital d’une PME. Cette aide fiscale aux créateurs d’entreprise est accessible aux personnes ayant investi de l’argent dans leur société à condition qu’ils s’engagent sur cinq années à ne pas céder leurs parts dans ladite société. À noter que cette aide est soumise à certaines conditions, les principales étant que l’entreprise compte au moins deux salariés et pas plus de 250 et que son chiffre d’affaires soit inférieur à 50 millions d’euros (hors taxes). Autre aide fiscale possible, la déduction des intérêts d’emprunt pour l’investissement. Concrètement, l’emprunteur a la possibilité de déduire de sa rémunération brute imposable ses intérêts d’emprunt. Cette déduction ne peut pas excéder 15 250 € ou 50 % de la rémunération versée par l’entreprise sur un an. À noter que cette déduction peut s’opérer non seulement sur la rémunération, mais aussi sur les frais réels professionnels.

Les aides à l’innovation et au recrutement

Pour un créateur d’entreprise, l’innovation et le recrutement sont deux facteurs clés pour le développement de sa société. C’est donc sans surprise que de nombreuses aides sont accessibles pour les entrepreneurs. En ce qui concerne les aides à l’innovation, il existe notamment les crédits d’impôt recherche, des crédits d’impôt innovation. Il est également possible de bénéficier du statut de la jeune entreprise innovante ou de la jeune entreprise universitaire. Des aides pour le développement de l’innovation ou de la faisabilité de l’innovation sont également disponibles, tout comme certaines subventions régionales. Dans tous les cas, vous avez tout intérêt à vous renseigner auprès des principaux acteurs des aides à l’innovation que sont la French Tech, Bpifrance et les collectivités territoriales. Quant aux aides au recrutement, elles peuvent également prendre plusieurs formes. Les plus courantes sont :

  • la réduction générale des cotisations patronales sur les bas salaires.
  • le contrat de professionnalisation,
  • le contrat d’apprentissage,
  • le contrat unique d’insertion-contrat initiative emploi,
  • l’aide à l’embauche de personnes handicapées,
  • l’exonération de charges sociales patronales dans les zones d’emploi à revitaliser.

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